Meneur & Suiveur si je veux m’affranchir de l’anglicisme, mais ce n’est pas le débat de l’article du jour.
En raison de la situation actuelle que nous traversons tous collectivement (pandémie mondiale de la COVID-19), la saison sportive de la grande majorité des fédérations s’en trouve perturbée. Annulation ou report d’une année de 90% des grands championnats (Europe, Monde, Jeux Olympiques et Jeux Paralympiques, …).
Cependant, en ce mois de septembre les championnats nationaux programmés initialement en milieu d’année (Mai / Juin / Juillet) ont enfin lieu.
Pour le plus grand bonheur des sportifs, plongés dans l’incertitude d’une saison blanche lié à un événement incontrôlable. Ces derniers ont du faire preuve de résilience, d’adaptation pour continuer à se mobiliser afin d’être performant le jour « J ».
Mais également pour celui des spectateurs, supporters, qui suivent ces derniers via les médias voir même pour les plus chanceux depuis les tribunes ou terrains d’échauffement de ces mêmes championnats. Je n’oublie pas les différents partenaires des sportifs qui permettent à ces derniers de tirer des revenus lorsque le sport pratiqué n’est pas professionnel.
Ainsi, lors d’un championnat se disputant sur quelques jours, il est fréquent d’entendre les paroles suivantes de la part des championnes ou des champions : « j’ai pris mes responsabilités lors de cette compétition… ». Si on essaye de lire entre les mots, les « responsabilités » en question renvoient plus particulièrement à savoir si la personne a réussi à tenir son rang et par la même occasion avoir une attitude de leader.
Cette notion de leader ou leadership, Edgar Schein (en 1985 dans l’ouvrage Organizational Culture and Leadership, San Francisco: Jossey-Bass, d’autres rééditions de l’ouvrage ont eu lieu depuis) la définit comme étant l’aptitude à comprendre et à travailler la culture {dans le milieu dans lequel il se trouve}.
Chez certains individus, ce talent va être naturel. Il conviendra alors de l’entretenir pour qu’il puisse être à l’ordre du jour en fonction de l’objectif ou du scénario organisationnel que ce dernier rencontrera.
Pour d’autres personnes, il sera plus naturel de se retrouver dans une situation de follower. Robert Kelley (en 1992 dans The Power of Followership, Doubleday/Currency) recentre les vertus du follower selon quatre axes: l’autonomie, l’engagement, le développement des compétences, et des qualités de courage, d’honnêteté et de crédibilité.
Mais concrètement dans le monde du sport, quelle va être la différence entre le leader & le follower. Dans les sports individuels, nous retrouverons les sportifs appréciant les championnats et pour d’autres les meetings! Dans les sports collectifs ces notions seront visibles à travers un capitaine d’équipe (souvent un leader naturel agrémenté d’une notion de collaboratif ou collectif) et un excellent joueur toujours prêt à suivre pour le service du collectif.
Et dans le monde de l’entreprise?
Le leader est très recherché, et peu importe l’organisation de la structure. Il ou elle sera la personne qui permettra d’inspirer la confiance, doté d’une grande capacité d’écoute, d’une expertise dans le métier… bref l’employé que tout le monde voudra avoir au sein de ses effectifs.
Il est d’ailleurs de plus en plus fréquent que ce terme de « leader » ou « leadership » se retrouve dans les compétences souhaitées des entreprises recrutant des futurs chefs de département, brand manager, …
Quant au follower, ce terme apparaît avec une consonance négative aux oreilles des entreprises. Et pourtant ce sont eux, les followers, qui ont la possibilité de choisir les « bons » leaders. Cette situation est encore plus vrai dans les entreprises cherchant à s’affranchir des modèles organisationnels « classiques ».
Mais pourquoi doit-on choisir entre ces deux notions? Ne serait-ce pas le temps des les associer : Leadership ET Followership!
Moral et Lamy (en 2019, dans la seconde édition de les outils de l’intelligence collective, Interéditions) résument parfaitement la situation. « Cette dualité, savoir être à la fois leader et follower, est manifeste dans les organisations. Un patron de département est membre du comité directeur de la division et le patron de la division est membre du comité exécutif de la compagnie. Si celle-ci est une filiale d’un groupe international, son DG siégera au CoDir Europe et le DG Europe fera partie de la gouvernance mondiale du groupe … » Sans oublier que le CEO est le follower de son marché et qu’il dépend de ses actionnaires, de ses employés et de ses clients.
Ainsi, selon les situations nous pouvons nous retrouver excellent leader et moins bon follower, ou inversement.
A partir de ce simple constat, il apparaît évident de ne pas attendre plus longtemps pour commencer à travailler à l’association de ces deux notions: leadership & followership.
Il existe des exercices qui peuvent être menés par un coach professionnel afin de découvrir si nous sommes plus portés vers l’un, l’autre ou capable d’assumer les deux. Et à partir de cet instant de nouvelles perspectives voient le jour, et ce peu importe la culture dans laquelle nous évoluons:
– dominante de l’entreprise,
– dominante sportive,
– voir même les deux pour certains d’entre nous!