Face à un marché du travail qui s’est crispé en cette année 2020, crise sanitaire mondiale, crise socio-économique sans précédent et on pourrait rajouter une crise environnementale majeure, les nouveaux diplômés de l’année (approximativement 750 000) se retrouvent dans une position inédite: trouver dans le contexte actuel un travail correspondant à leurs savoirs-faire acquis sur les bancs de l’école.
Mais quelle est cette génération d’adultes née entre 1995 et le début des années 2000?
Après la première génération de millennials, la génération « Y », celle à laquelle j’appartiens (début des années 1980 jusqu’au milieu des années 1990), voici qu’arrive la relève: la génération « Z ».
Les millennials, ou également appelés les « digital natives », représenteront en 2025 les trois quarts de la population active tout en continuant de cohabiter avec les générations précédentes. Plusieurs études ont été menées sur cette génération « Y » mais que sait-on aujourd’hui de leurs successeurs, les « Z » qui se présentent aux portes des entreprises ?
D’après une étude menée en 2015 par la BNP Paribas et The Boson Project, les « Z » vont plus loin que leur grande soeur, la génération « Y ». En effet, ils sont plus impatients, plus connectés, plus créatifs, plus décomplexés que la précédente génération.
Dans ce portrait générationnel, on pourra retenir l’importance pour ces individus d’être reconnu comme des citoyens du monde. La notion de rythme est également primordiale mais elle se fera avec leur propre tempo! Leurs rapports avec le monde extérieur se fera aussi bien par des réseaux virtuels que réels. Enfin, ils sont plus que jamais inscris dans une logique transversale sans pour autant oublier l’impact environnemental qu’ils peuvent avoir au quotidien.
Ce qu’ils attendent de l’entreprise?
Pour les attirer, les garder et les faire « fructifier », outre l’argent qui reste un levier évident (39 %), à poste égal, plusieurs ingrédients sont à prendre en compte :
- Fun – 25% choisiraient l’entreprise la plus fun. Les « Z » apportent avec eux la valeur plaisir dans l’entreprise. Car pour eux, la vie (professionnelle) est courte et le monde est trop précaire pour s’ennuyer!
- Éthique –21 % choisiraient l’entreprise la plus éthique, et pour les femmes, ce chiffre monte à 28 %. Plus que l’éthique, ils attendent un véritable engagement des entreprises : « Il faudrait que les entreprises s’impliquent plus dans ce qui touche les générations actuelles, c’est-à-dire le monde de demain et ce que nous laissons aux générations futures. Fini les promesses sur l’environnement, la résolution de la faim dans le monde, chaque entreprise peut et doit faire des efforts à son niveau pour les générations futures. » Une exigence de sincérité, d’exemplarité et de réalisme.
- International – La possibilité de voyager est vue comme une clé d’attraction de cette jeune génération pour 37 % des sondés, 69 % se voyant même travailler à l’étranger. En cela est sans surprise les « Z » sont dans la continuité de leurs illustres ainés, la génération « Y », 1ère génération mondiale et première génération issue de la mondialisation.
- Variété – Ils attendent de la variété au quotidien ET en continu, ils veulent pouvoir changer de missions mais aussi potentiellement de secteurs, de métiers… et ce très souvent. A la question « combien aimeraient-ils faire de métiers dans ta vie », ils sont 38 % à avoir cité un chiffre supérieur ou égal à 5 et beaucoup ont répondu « l’infini »! Curieux, ils veulent découvrir le plus possible de choses et éviter à tout prix la routine…
- Management Humain – Génération selfie, elle sait que l’homme avec un petit et un grand H est important. Et que pour le faire grandir, il faut des managers de qualité dans des entreprises qui ont positionné le capital humain au cœur de leurs actifs. Ils accordent ainsi une grande importance au management, et notamment à la propension du manager à faire confiance à ses équipes (principale qualité d’un bon patron pour 67 %) et à sa capacité d’écoute (62 %).
- Apprentissage – 27 % citent les savoirs comme un atout de taille pour les attirer. Les « Z » assimilent l’entreprise à un lieu d’apprentissage et leur soif de variété traduit avant tout une forte envie de découvertes et d’apprentissage continu.
Et mon rôle de coach professionnel?
Parce que les « Z » n’ont pas la même notion de l’entreprise que leurs parents, les « X », et dans la continuité des « Y », il est important d’accompagner ces différentes générations à cohabiter ensemble. D’ailleurs, plus que de générations, il va falloir s’habituer à entendre parler de vagues, tant elles vont se succéder à un rythme plus ou moins rapproché et à des intensités plus ou moins fortes: la digitalisation ne permettant plus de cantonner une génération à une tranche d’âges!
Voici quelques exemples de sujets que nous pouvons aborder ensemble individuellement, voir même en groupe au sein de votre entreprise.
- Vers une entreprise plus confiante & plus flexible
Dans un monde mouvant, les « Z » souhaitent des entreprises souples, tant au niveau des horaires, du rythme, du lieu de travail, que des codes vus comme trop rigides. L’entreprise va devoir apprendre à lâcher prise et faire confiance à cette jeunesse, d’une certaine façon passer d’un système de contrôle à un système de confiance.
- Vers une entreprise plus flat & plus agile
Ces digital natives rêvent d’entreprises à l’image de l’horizontalité que permet le numérique : une hiérarchie aplatie, moins complexe, plus souple, où les prises de décisions ne se prennent plus seul mais par un consentement. D’ailleurs, cette génération est plus ouverte à l’échec et elle n’hésite pas à innover.
- Vers une entreprise plus égalitaire & humaine
Une entreprise moins discriminante pour une génération qui prône l’équité et la méritocratie, que ce soit à l’intérieur de celle-ci ou à l’extérieur de l’entreprise.
- Vers une entreprise plus porteuse de sens & plus ouverte
La question identitaire n’est pas en reste avec cette génération. La petite soeur des « Y » n’hésite pas à comprendre les raisons pour lesquelles elle souhaite s’intégrer à un système. La connection de l’entreprise au cœur d’un écosystème est primordial. Qu’une entreprise puisse être fermée au monde qui l’entoure, recroquevillée, n’est pas inimaginable.