Le BurnOut ou le syndrome d’épuisement (professionnel).
J’ai décidé de mettre « professionnel » en () pour plusieurs raisons.
La première raison c’est que le BurnOut est reconnu par différents services de l’état (ANACT, INRS, Ministère du Travail, Ministère de la Santé, …) comme étant un syndrome d’épuisement professionnel résultant des Risques PsychoSociaux. En effet, selon une étude de la Direction Générale du Travail datant de mai 2015, « c’est en repérant et en agissant sur les facteurs de RPS que l’on prévient le BurnOut. »
La seconde raison, pour en avoir vécu certains de près ou de loin, il existe plusieurs façons de « BurnOuter » bien qu’à ce jour ils ne soient pas reconnus comme tels par l’assurance maladie puisqu’ils ne sont pas forcément liés au monde professionnel. Le BurnOut de l’aidant familial, le BurnOut sportif, le BurnOut parental, le BurnOut maternel, le BurnOut familial, le BoreOut, …
Mais qu’est ce que le BurnOut?
D’après une étude menée pour et dans le monde du travail, Schaufeli et Greenglass en 2001 (September 2001 Psychology and Health 16(5):501-10) définissent le BurnOut comme étant un «épuisement physique, émotionnel et mental qui résulte d’un investissement prolongé dans des situations de travail exigeantes sur le plan émotionnel ».
Un syndrome à trois dimensions
Différents travaux scientifiques ont permis de mieux comprendre ce syndrome d’épuisement. Le BurnOut peut être perçu comme un processus de dégradation du rapport subjectif à l’environnement dans lequel nous évoluons et ceci à travers trois dimensions :
• l’épuisement émotionnel :
La première dimension, et la plus centrale, est l’épuisement émotionnel, psychique et physique. C’est tout simplement avoir le sentiment d’être totalement vidé de ses ressources et les temps de repos habituels (sommeil, week-end, congés, etc.) ne suffisent plus à soulager cette fatigue qui devient alors chronique.
• le cynisme ou le détachement affectif :
C’est la seconde dimension du BurnOut. L’attitude de l’individu devient négative, dure, détachée. Cette attitude se retrouve aussi bien vis-à-vis de ses tâches que des personnes (collègues, encadrement, clients, patients, parents, enfants, etc.) avec lesquelles il évolue. Progressivement va être observé un désengagement de la structure, organisation avec laquelle il est censé être en interaction. Une barrière entre lui et les autres membres de la communauté s’érige. Il «déshumanise» inconsciemment les autres en mettant son entourage à distance.
Cette seconde dimension correspond en quelque sorte à un mouvement d’auto-préservation face aux exigences (émotionnelles) des circonstances auxquelles la personne ne peut plus faire face. L’investissement s’en trouve réduit. Se développe alors une stratégie autour des conceptions péjoratives, cyniques, sur les personnes pour qui ou avec qui il est censé évoluer.
• la diminution de l’accomplissement personnel :
Dans sa troisième dimension, le BurnOut se caractérise par une perte de l’accomplissement personnel, une dévalorisation de soi. La personne ressent à la fois le sentiment d’être inefficace dans ses activités et de ne pas être à la hauteur de ces dernières. Bien que des efforts soient effectués, c’est le sentiment d’une voie sans issue qui prédomine.
Le syndrome d’épuisement (professionnel) se traduit donc à la fois par une érosion de l’engagement (en réaction à l’épuisement), une érosion des sentiments (à mesure que le cynisme s’installe), et une érosion de l’adéquation entre la situation et la personne (vécue comme une crise personnelle).
Cependant, à partir de l’instant où deux des trois dimensions sont « touchées », on peut alors commencer à évoquer un BurnOut.
Quels symptômes ?
Le BurnOut peut se traduire cumulativement de cinq manières sur l’individu, par des :
• manifestations émotionnelles telles que des peurs mal définies et des tensions nerveuses. Il se caractérise également par une humeur triste ou un manque d’entrain. La personne peut être irritable, tendue, hypersensible, ou bien ne manifester aucune émotion.
• manifestations physiques telles des troubles du sommeil, une fatigue chronique due à un sommeil qui n’est plus réparateur et des tensions musculaires avec des douleurs rachidiennes (dos, nuque). Il y a parfois une prise ou une perte soudaine de poids. Maux de tête, nausées, vertiges sont également observés. Ce sont généralement les plus fréquents de toutes les manifestations.
• manifestations cognitives telles que une diminution de la concentration, difficultés à réaliser plusieurs tâches à la fois, à nuancer, à prendre des décisions. Erreurs mineures, fautes, oublis sont également constatés.
• manifestations comportementales ou interpersonnelles telles que le repli sur soi, l’isolement, ou avoir un comportement agressif traduisant une diminution de sa tolérance à la frustration. Moins d’empathie, de l’hostilité à l’égard des personnes qu’il côtoie. Des comportements addictifs peuvent apparaître face à la tension ressentie : tabagisme, alcoolisme, anxiolytiques, drogues, etc.
• manifestations motivationnelles ou liées à l’attitude telle qu’une baisse de motivation, un moral en berne. Ne pouvant changer la situation dans laquelle il se trouve, il peut avoir le sentiment d’être pris au piège et douter de ses propres compétences. L’individu peut alors se remettre en cause et perdre ainsi tout estime de soi dans sa capacité à faire.
Et le coaching dans le BurnOut? Quelle est sa place?
Le coach pourra accompagner son coaché en amont lors de séances sur les éventuelles causes menant au BurnOut.
Il pourra également intervenir, après la phase « d’arrêt maladie » et de retrait, lors de la préparation du retour de l’individu à sa vie quotidienne ou à l’emploi lorsque ce dernier était d’ordre professionnel.
Sur les causes, l’accompagnement pourra être réalisé autour d’une partie des six axes suivants, voir de sa totalité en fonction de la situation de l’individu.
• adéquation entre objectifs et moyens ce qui détermine l’intensité et le temps donné.
• émotions en contradiction avec le ressenti ou encore notre estime de soi, le contrôle de notre image.
• le manque d’autonomie voir même la « sous-utilisation » des compétences de l’individu.
• la gestion des rapports sociaux et relationnels qui finissent par devenir conflictuels.
• des conflits de valeurs entre l’état subi et l’état désiré, les croyances qui ont forgé le coaché voir même les croyances limitantes de l’individu.
• la gestion des imprévus et des changements.
Lors de la préparation au retour à la vie quotidienne, l’accompagnement ne pourra avoir lieu qu’après une première phase de prise en charge par un ou des médecins, psychiatre ou psychothérapeute.
Lors de la seconde phase, celle du retour à la vie quotidienne, d’autres intervenants tels que des thérapeutes, sophrologues, coachs, pourront intervenir en synergie et ceci dans l’intérêt de l’individu.
Pour sa part le coach pourra accompagner la personne:
• sur sa quête de sens.
• sur la transformation de ses valeurs.
• sur les craintes et les incertitudes liées à la situation subie.
• sur la perte de confiance en ses moyens et ses capacités.
Ce sont entre autres les raisons pour lesquelles, en amont et lors d’un retour à la vie quotidienne, ces différents aspects abordés nécessitent pour la personne un réel « travail sur soi ».
Il n’est jamais facile de franchir le pas, de vouloir rompre avec cette spirale négative.
Répondant à un code déontologique, à une éthique, je serai présent pour vous accueillir sans jugement, avec bienveillance, empathie et écoute active.
A noter que face à de telles problématiques, il peut également être mis en place une approche collective, mais cela pourra faire l’objet d’un autre article.